Marie-Louise Magnaudeix
1911-1996
Le courage au coeur
de la prison
Marie-Louise Magnaudeix est née à Grandsaigne le 19 septembre 1911.
Le destin de Marie-Louise Magnaudeix, c’est l’une de ses parentes, une cousine, Nicole Chalat, qui le rappelle dans l’ouvrage « Témoignages sur la Résistance dans le canton de Bugeat », publié par l’A.N.A.C.R. Comité cantonal de Bugeat, en 2016.
Lorsque commence la guerre et que la France est occupée, Marie-Louise habite Paris. Elle est téléphoniste aux Postes, Télégraphes et Téléphones. Elle est membre du Parti communiste et de la CGT. Ce syndicat est dissout en novembre 1940, et ses militants et militantes subissent de plein fouet la répression : ils sont victimes d’arrestations, de déplacements, de révocations.
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Marie-Louise s'engage au sein du mouvement de résistance intérieure française Front National, créé par le PCF en mai 1941. Elle est déplacée dans un bureau de poste, loin de Paris. Elle y continue son activité de résistante jusqu'à son arrestation début mars 1943. Marie-Louise Magnaudeix va connaître, comme beaucoup d’autres femmes internées pour faits de résistance, les conditions de détention de la prison parisienne de la Petite Roquette où dans les années 1939-1944, seront enfermées près de 1 200 détenues politiques, qui s’ajoutent aux détenues de droit commun.
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On peut se représenter ses conditions de détention à travers les témoignages de détenues, comme celui de France Hamelin dans son ouvrage « Femmes en prison dans la nuit noire de l'Occupation » : après l'arrestation, les interrogatoires violents, le dépôt à la Préfecture de Police dans des conditions de détention misérables, enfin la prison de la Petite Roquette où les conditions de vie infâmes ont laissé aux détenues des souvenirs très pénibles, la saleté, le froid, l’humidité, les punaises et les poux, les repas immangeables, les geôlières inhumaines, les cellules, prévues pour deux, occupées par cinq ou six détenues...
Tout au long de cette période, les détenues politiques maintiennent des relations de solidarité. Elles s’efforcent de s’organiser, continuent à militer d’une certaine manière, par exemple en chantant La Marseillaise le 14 juillet. Marie-Louise Magnaudeix sera détenue du 6 mars 1943 au 17 août 1944. Sa libération, comme celle de toutes les autres détenues politiques, est le résultat de la pression exercée par les dirigeants de l’insurrection parisienne sur les autorités allemandes et sur l’administration du gouvernement de Vichy.
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Cette libération était d'autant plus attendue que La Roquette, comme d’autres lieux de détention, a souvent été une des «antichambres » de la déportation. Nombre de détenues politiques ont été livrées aux autorités allemandes, pour faire partie d’un convoi allemand à destination d’Auschwitz ou bien de Ravensbrück.
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Dans les années qui ont suivi la guerre, Marie-Louise Magnaudeix a vu son statut d’internée résistante être officiellement reconnu.
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Marie-Louise Magnaudeix est décédée en Seine-Saint-Denis le 28 novembre 1996.
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« (…) Et puis la fin approche. Encore un ou deux mois et nous serons libres. Je ne finirai pas mes deux ans sois en sûre (…) les derniers moments seront durs mais tout va bien quand même (…) ».