top of page
gourdon leygnac.png
LEYGNAC.png

Stéphanie Leygnac

1914-2005

dite Etiennette

Une sensibilité artistique
au service de la solidarité

Stéphanie Rosa Krejci, dite Etiennette, est née le 25 décembre 1914 à Vienna en Autriche.

Elle est la fille légitime de Josef Krejci (1882-1915) et de Marianne Victoria Nejezchleb - dite Marie (1885 -1920). Les familles de Josef et Marie étaient Tchèques et avaient fui Prague à la fin du 19ème siècle. La famine y régnait. Ils se retrouvent tous à Wien en Autriche. La famille de Marie assez aisée n'était pas d'accord pour un mariage entre Marie et Joseph dont la famille était plus modeste.

De cette union naîtront trois enfants Rudolf (1911) Justine (1912) et Stéphanie.

La famille va connaître un destin tragique. Josef est employé des postes. Il prend part à la guerre de 14-18 et trouve la mort sur les champs de bataille en 1915 à Krasnoïarsk en Sibérie. Marie meurt peu de temps après. Grâce à l"Alliance française, Justine et Stéphanie vont être admises dans un orphelinat à Fontette dans l'Aube en France. Le nid de la Liéfra est à l’origine une colonie agricole socialiste “Liberté Égalité Fraternité”, créée en 1908 par Paul Passy, socialiste libertaire chrétien. Le site est ensuite transformé, avec l’aide des Quakers, en refuge pour les enfants victimes de la guerre 14-18.

Parlant allemand et tchèque, les sœurs sont séparées dans les classes afin de mieux apprendre le français. Elles seront adoptées par une famille française mais garderont leur nom de famille. Elles feront des études. Stéphanie aurait pu se présenter à l'Ecole Normale Supérieur mais n'ayant pas la nationalité française elle ne pourra pas y prétendre.

 

Stéphanie, que l'on appelle Etiennette, arrive à Gourdon-Murat pour tenir le poste d'institutrice à l'école libre protestante. Elle se marie le 9 septembre 1941 avec Gaston Leygnac (1912-1968), employé RATP, fils de Clément Leygnac (1885-1945) et de Marie Chastagnol (1891-1957). De leur union naîtront trois enfants : Geneviève, Hélène et Thierry.

 

Pendant la guerre, Etiennette mène des actions de solidarité. Des élèves se souviennent qu’elle les emmenait dans les bois où ils ramassaient des glands. Mis dans des sacs, les glands étaient envoyés à Tulle pour y être torréfiés et devenir un ersatz de café. De même, Etiennette n'hésitait pas à falsifier des cartes d'alimentation pour aider les gars du maquis dans le besoin .

 

Femme aux multiples talents - dont la poésie et la peinture - elle rédige une ode en hommage aux maquisards.

 

Etiennette Leygnac est décédée le 7 janvier 2005 à Oeuilly (Marne), à 90 ans .

Maquisards

Par amour du pays et par haine du Boche

Fuyant au fond des bois l'esclavage allemand

Nos vaillants petits gars à l'âme sans reproche

Ont formé le Maquis, armée des Partisans.

 

Vivant comme des loups au creux de leurs tanières

Se terrant tout le jour et patrouillant la nuit

Ils ont par leur ardeur et leur valeur guerrière

Reconquis notre sol et partout le boche a fui.

 

Ils sont là, pieds croisés, autour d'un feu brillant

Chantonnant ou sifflant les mêmes ritournelles

Les uns tirent l'aiguille;d'autres cessant le chant

S'enfoncent dans le rêve. Ce sont là des rebelles.

 

Que Vichy flétrissait et traquait dans les bois

Mais eux secouaient le joug, défiaient les lois injustes

Guerroyaient et tuaient l'ennemi chaque fois

Que le sort le voulait;œuvre obscure et auguste.

Qui a montré des fils libérant leurs chaumières

Travail victorieux des martyrs de 20 ans

Ils voulaient lutter comme ont lutté leurs pères

Pour que la liberté refleurisse dans nos champs.

 

Plusieurs hélas furent pris, torturés, fusillés,

Les rangs des survivants ,un instant éclaircis,

Se sont rageusement serrés, sans sourciller

Ils ont repris la lutte, dur combat sans merci.

 

Jusqu'au bout combattant, oubliant leurs souffrances

Ils ont atteint le but qu'ils s'étaient assignés

Et de la même main qui libérait la France

Ils ont mis sur leurs fronts de héros les lauriers.

 

Honneur et gloire à vous, jeunes gars du maquis

Vous qui saviez mourir pour sauver le pays.

 

Gourdon-Murat, le 17 octobre 1944

bottom of page