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Marie Clémenceau

1886-1931

dite Line Paulet

Artiste, sportive, féministe

Fille d'un tonnelier charentais, Marie Madeleine Clemenceau, est née le 20 mai 1886 à Lalande de Pomerol.

A 18 ans, elle met au monde un enfant dont elle n'épousera le père que dix ans plus tard, à la veille de la Grande Guerre. Lisseuse de son métier, elle monte à Paris où très vite elle met son talent d'actrice au service des Tournées Barret. On peut penser qu'elle a côtoyé Colette. Son nom de scène sera Line Paulet. Avec cette troupe de théâtre, elle voyage à travers toute la France, la Suisse et la Belgique de 1910 à 1912. Les nombreuses cartes postales envoyées à son fils Guy Darbeau en attestent.

Son esprit d'aventure, son combat pour la cause féminine, son aisance à prendre la parole et à écrire l'entraînent dans diverses activités comme le journalisme ou le parachutisme.

Fin 1920 elle prend la direction du journal "Don Quichotte" qui devient "Pour la Femme". Elle milite pour le droit de vote des femmes et, à ce sujet, n'hésite pas à interpeller les députés dans son journal, rappelant par exemple à Emile Faure, député de la Seine, membre de l'Union Républicaine Démocratique ses promesses électorales en ces termes : "Ce que je veux vous demander, c’est un engagement d’honneur. Puisque vous vous êtes montré si féministe sur vos affiches, je vous demande cette simple déclaration : « Je m’engage, sur l’honneur, à ne me représenter dans quatre ans aux suffrages de mes concitoyens que si, d’ici là, les femmes ont obtenu le droit de vote » Allons, Monsieur le nouveau Député, un peu d’audace. Ayez assez de confiance en vous, en l’effort que vous nous avez promis de faire."

Sur la cause féministe, elle résume ainsi son point de vue, en septembre 1928 : "Toute femme sera féministe le jour où elle aura compris que le féminisme n’a pas la prétention de vouloir remplacer l’homme par la femme mais uniquement de donner à celle-ci la possibilité d’être l’égale de celui-ci, sans pour cela abandonner son rôle de femme, de mère de famille et gardienne du foyer qui sera toujours le plus beau."

Membre de la société Icare, elle se passionne pour l'aviation et le parachutisme. Au musée de l'aviation au Bourget, on trouve quelques uns de ses articles où elle affirme : "Vous voyez, amis lecteurs, n'hésitez pas à vous servir du parachute, si vous en avez l'occasion, vous aurez une impression délicieuse à vous sentir le jouet du vent. Et le point de vue est superbe, vous savez...."

Line Paulet est mentionnée pour la première fois en 1922 dans le journal "Les Ailes", le 13 août au meeting d’Auxerre, où elle est créditée de deux descentes, on la retrouve le 26 août à Valenciennes, le 3 septembre à La Baule, où elle effectue plusieurs descentes et enfin le 8 octobre, à Poitiers. Elle est citée dans plusieurs meetings en 1923, de janvier à Auch jusqu’à octobre à Amiens. En 1924, elle est citée dans onze meetings, dont celui de Montélimar, avec la mention " 56ème descente ". On peut penser que son 60ème saut a lieu cette même année.

Line Paulet est décédée le 4 août 1931 à l'hôpital d'Auxerre, à l'âge de 45 ans, des suites d'un accident de voiture survenu pendant le week-end de la Pentecôte, alors qu'elle se rendait à Ligny le Châtel avec une partie de la troupe Charles Barret lors d'une tournée théâtrale.

Elle est inhumée au cimetière d'Aubervilliers, sous son nom de scène.

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