Les deux lavoirs
& la démonstration
de machine à laver
à partir du récit de Mr Laurent
Pradines
À Pradines, dans les années 40, suite à l’adduction d’eau, la commune a décidé la construction d’un lavoir central, proche de l’église. C’est l’entreprise Romarin, de Bugeat, qui a réalisé la construction et signé la charpente.
Le lavoir était utilisé surtout les lundis, comme souvent dans la région, semble-il. Les femmes installaient un trépied juste à l’extérieur du lavoir, pour faire bouillir la lessiveuse et ne pas avoir à faire trop d’allers-retours pour le linge blanc.
Puis, vers 1950, l’abreuvoir du haut du village (en face de l’actuel parking de l’auberge), est transformé en lavoir. Cette fois c’est le cantonnier qui a fait les travaux, il était allé extraire des pierres sur la route de Lestards pour cela.
Pour les pradinoises, il y a donc maintenant deux lavoirs pour la lessive du lundi, au choix, selon là où on habite, et aussi peut-être selon les affinités, selon les voisines avec lesquelles on préfère discuter pendant la lessive, échanger et commenter les actualités de la semaine.
Or, en 1952, un évènement pourrait bien mettre fin à ces rendez-vous hebdomadaires au lavoir : un représentant d’une entreprise d’électroménager vient à Pradines faire une démonstration de machine à laver… Il s’agit de Monsieur Villalonga, fils de républicain espagnol, qui développe son entreprise à Seilhac, et diffuse les nouvelles inventions. À l’école de Pradines, on l’avait déjà vu apporter un appareil pour faire des projections cinématographiques.
Ce jour de 1952, sa venue était annoncée auprès des pradinoises qui étaient invitées à venir avec du linge sale, pour le voir lavé en direct par la nouvelle machine. Elles avaient apporté des torchons bien sales, avec des tâches bien noires, pour mettre cette nouvelle technologie au défi, peut-être.
La camionnette qui faisait la tournée des villages
Merci à la famille Villalonga de nous avoir fourni cette photo
On met les torchons dans la machine. L’eau est chauffée avec du gaz. Les axes de la machine sont actionnés électriquement. La machine tourne, tourne. On attend un moment. Puis on sort les torchons… Une dame s’exclame : « Oh, mais ça a mal lavé ! Moi je lave mieux ! »
Et donc, Mr Villalonga est reparti avec la nouvelle technologie, et les rendez-vous du lundi au lavoir ont pu continuer encore plusieurs années...