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Victoria Barat

1912-1991

Une lutte à mort
contre le nazisme

Victoria Lemaire, épouse Barat, est née le 1er novembre 1912 à Sigy-en-Bray (Seine-Inférieure, Seine-Maritime). Elle est fille jumelle de deux journaliers agricoles, Alfred et Victorine.

 

Le 31 août 1935, elle se marie avec André Barat, chauffeur de taxi à Levallois, originaire de Tarnac, en mairie de Clichy-la-Garenne. Le couple aura trois enfants. Victoria travaille comme serveuse dans un café-restaurant au 32, rue des Rosiers à Saint-Ouen. L’établissement est fréquenté par de nombreux ouvriers qui travaillent dans les petites entreprises du secteur. Victoira s'engage au parti communiste.

 

Après l'invasion allemande, Victoria rejoint la Résistance. Le 22 février 1942 vers 18 heures, elle est interpellée par quatre inspecteurs des Brigades Spéciales (la BS2) alors qu’elle allait entrer avec Léon Landsoght dans une baraque de l’impasse Paul-Bert, au marché aux Puces de Saint-Ouen. Le local sert de dépôt. Une très grosse quantité de matériel y est stockée : 850 000 tracts, une ronéo, une machine à écrire et une tonne et demi de papier blanc. Dans son sac à main les policiers saisissent une carte d’alimentation au nom de Mosnay, une carte de tabac au nom de Larrieu. Elle porte sur elle une carte textile au nom d’Alfred Ottino, résistant fusillé le 26 août 1941 au Mont-Valérien.

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Connue pour avoir été en relation avec Alfred Ottino, sa carte d’alimentation au nom de Mosnay a été établie grâce à un client régulier du café-restaurant où elle travaillait. Jean Mosnay avait prêté son livret militaire à Léon Landsoght, celui-ci avait fait établir la carte d’alimentation et d’autres documents dont une carte d’identité avec sa photographie.Emmenée dans les locaux des Brigades Spéciales, une confrontation est organisée avec un membre de l’organisation, précédemment arrêté. Ce dernier affirme qu’il lui a remis deux ou trois fois des rouleaux de papier qui contenaient quelques tracts. Elle rétorque que cela est faux et qu’elle ignore l’existence du dépôt de matériel de l’impasse Paul-Bert.

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Condamnée le 28 octobre 1942 par la Section spéciale à un an de prison et à 1 200 francs d’amende pour infraction au décret du 26 septembre 1939, elle est, à l’issue de sa peine, internée au camp de La Lande à Monts (Indre-et-Loire). Elle s’évade le 30 mai 1943, rejoint la région parisienne, reprend contact avec la résistance communiste. Sous le pseudonyme d’Yvonne, elle devient agent de liaison du commissaire aux opérations responsable de la moitié de la région parisienne.

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Victoria Barat est à nouveau arrêtée le 6 mars 1944, alors qu'elle demeure 26, rue des Renaudes à Paris XVIIe. Elle est en possession de faux papiers au nom d’Anna Dars. Emprisonnée au fort de Romainville, elle est dans un wagon qui part le 6 juillet à destination de Sarrebruck. Les cinquante-et-une détenues restent trois semaines au camp de Neue Bremm, puis sont envoyées au camp de Ravensbrück en Allemagne.

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D'abord affectée au Kommando de Neubrandenburg où les détenues travaillent pour la firme Siemens, elle est rapatriée avec les autres détenues au camp de Ravensbrück. Le camp est libéré le 30 avril 1945 par l’armée Soviétique. Matricule 47267, Victoria Barat était vivante.

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Victoria Barat est décédée le 12 janvier 1991, à Clichy-la-Garenne.

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